En l’an 2019, les nuages présents autour de Neptune ont quasiment disparu en un laps de temps très court. Cette énigme trouve potentiellement une solution grâce à l’examen de près de trois décennies de surveillance de Neptune à l’aide de télescopes tels que Hubble.
Dans les années 1980, les premières images de Neptune par la NASA ont révélé une atmosphère dynamique, captivante. Prises en 1989 par la sonde Voyager 2, ces images ont montré que Neptune émettait plus d’énergie qu’elle n’en recevait du Soleil. Elles ont révélé une structure semblable à la grande tache rouge de Jupiter, mais sombre, avec des nuages blancs dans sa haute atmosphère. Les planétologues ont été intrigués par la source d’énergie interne de Neptune et par la complexité de la chimie liée à la présence de nuages lumineux, rappelant les cirrus terrestres.
Malgré sa distance du Soleil, Neptune reçoit seulement 0,1 % du rayonnement terrestre. Les chercheurs ont suivi son atmosphère via le télescope Hubble et l’observatoire W. M. Keck à Hawaï. Sur trois décennies, Imke de Pater et d’autres chercheurs de l’Université de Californie ont scruté les variations de Neptune. En 2019, la disparition rapide des nuages a étonné. L’étude dans Icarus montre que cette diminution est cyclique, liée au cycle solaire de 11 ans, régi par le champ magnétique et la physique du plasma. Les données soutiennent l’idée que les rayons ultraviolets solaires enclenchent des réactions photochimiques formant les nuages de Neptune, avec un décalage de deux ans entre le pic de rayonnement et leur observation. Les chercheurs continueront d’étudier avec Hubble, le télescope spatial James Webb et les observatoires Keck et Lick, pour éclairer les exoplanètes à la Neptune.